Projet images : l'ACFF a choisi un partenaire et l'a présenté aux clubs

Communiqué de l'ACFF

Depuis plusieurs mois, l'ACFF analyse la possibilité de diffusion de matches ou d'extraits de matches en streaming. Ce mardi, elle a invité les clubs de D1, D2 et D3 amateurs à prendre connaissance des accords négociés depuis de nombreux mois avec la société allemande Sporttotal. Elle les invite désormais à s'engager ou non dans ce projet qui ne leur coûtera absolument rien et peut leur ouvrir de nouveaux horizons.

LE PROJET

« Nous souhaitons diffuser, en direct, en différé ou par extraits l'ensemble des rencontres de D2 et D3 amateurs, tout en intéressant les clubs francophones de D1 amateurs au projet », explique Thomas Rodrigues Pereira, senior operations manager de l’ACFF. « Les matches seront diffusés sur la plate-forme de Sporttotal.tv et sur le site de l'ACFF. Ils pourront aussi être intégrés aux sites internet des clubs concernés et diffusés. L'objectif est de lancer le projet pour la saison 2020-2021 avec une possibilité d'être prêt pour le tour final 2020. Les matches amicaux disputés sur le terrain au bord duquel la caméra est installée peuvent également faire l'objet d'une diffusion.
Par ailleurs, ces vidéos peuvent être utilisées à divers effets: concours du plus beau but, émission videocast, etc. »

LE FONCTIONNEMENT

Concrètement, une caméra intelligente est installée dans les clubs. Elle capte l'ensemble du match qu’elle peut proposer en diffusion live ou en résumé, au choix du club. Ce match ou ce résumé peut être diffusé dans la cafétéria. Toute l'installation et la maintenance sont assurées par Sporttotal.

LES OBJECTIFS

- Médiatiser le football amateur
- Reprendre la maîtrise de l'aspect commercial et de la qualité de la vidéo
- Augmenter la visibilité des sponsors
- Proposer un nouvel outil de marketing

LE BUSINESS MODEL

Sporttotal finance l'achat, le placement et la maintenance des caméras par le biais du sponsoring national, régional et local.
Il reverse un pourcentage des recettes de sponsoring à l'ACFF qui, elle-même, en reverse une partie aux clubs.
Par ailleurs, un sponsor peut, via la plate-forme Sporttotal, choisir de diffuser ses annonces sur le match d'un club de son choix. Dans ce cas, la recette est partagée directement entre Sporttotal et le club en question.
Les clubs ne supportent aucun frais, hormis ceux liés à l'électricité.

QUI EST SPORTTOTAL ?

« Sporttotal est une société allemande basée à Cologne et dans cinq autres villes allemandes », explique Dirk Adriaenssens, représentant de Sporttotal pour la Belgique. « Créée dès 1979, elle est active dans la production d'images de sport. Elle est cotée en bourse et emploie 170 personnes. Son chiffre d'affaires pour l'année 2018 s'élève à 98 millions d'euros et elle collabore avec des sponsors comme Telekom ou Hyundai. »

L'ASPECT JURIDIQUE

C'est un point très important du projet et il convenait de bien l'étudier. C'est pourquoi l'ACFF s'est assuré l'expertise de Me Sari Depreeuw, spécialiste en matière de droit à l'image. La convention a ainsi été passée au peigne fin à 19 reprises. Elle se décline en deux parties : l'accord entre l'ACFF et les clubs autorise l'ACFF à agir en tant qu'unique interlocuteur afin de mieux défendre l'intérêt des clubs ; l'accord entre l'ACFF et Sporttotal permet à celle-ci d'accéder aux terrains et aux matches

Le contrat est conclu pour une durée de cinq saisons (jusqu'au 30 juin 2025), avec possibilité de reconduction pour trois saisons supplémentaires.
En cas de montée d'un club vers la Ligue professionnelle ou de descente vers les divisions provinciales, la convention prend fin automatiquement et la caméra est démontée aux frais de Sporttotal.

LES QUESTIONS DES CLUBS

Les représentants des clubs présents se sont évidemment posés de nombreuses questions auxquelles Thomas Rodrigues Pereira, senior operations manager, et Dirk Adriaenssens (représentant de Sporttotal pour la Belgique) ont répondu en long et en large.
1) Quid des télévisions locales ? Il n'entre pas dans les intentions de Sporttotal de se positionner en concurrent des télévisions locales. A l'heure actuelle, les accords entre les clubs et ces télévisions sont rarement commerciaux. Ils sont souvent basés sur des relations de bonne entente qui doivent continuer à exister. Mais le support est différent, les moyens déployés également. Les télévisions locales ne peuvent par exemple que rarement assurer une présence à chaque match.  
2) Le club ne risque-t-il pas de perdre des supporters ? L'érosion du public n'a pas attendu Sporttotal pour se manifester. A l'ACFF, on est convaincu que c'est en rendant le produit plus attractif qu'on intéressera une partie de la population, et singulièrement les plus jeunes, à retourner au stade. Chez Sporttotal, on a constaté que dans les divisions amateurs allemandes, où l'expérience est en place depuis quatre ans déjà, les moyennes de spectateurs ont plutôt tendance à augmenter qu'à diminuer depuis l'arrivée des caméras automatiques.
3) Le club ne risque-t-il pas de perdre des sponsors ? L'augmentation de la diffusion et l'apparition de nouveaux moyens doit, au contraire, permettre d'offrir un produit plus attractif aux annonceurs. Tout club a la possibilité, pendant une durée limitée, de demander à Sporttotal de ne pas démarcher un sponsor qui serait déjà le sien.
4) Cinq ans de contrat, n'est-ce pas trop long ? Il faut savoir que l'investissement consenti par Sporttotal est important. En Allemagne, le contrat signé avec la DFB est de dix ans. C'était aussi la durée proposée en Belgique et l'ACFF a réussi à la ramener à cinq ans. Moins, c'était mettre un des partenaires en difficulté, ce qui est contre-productif. Par ailleurs, un club a toujours la possibilité d'entrer dans le projet a posteriori.